– Comment peut-on le diagnostiquer et existe-t-il un traitement ?
– Que peut-on faire pour s’adapter au vieillissement ?
Cher frère,
Il faudrait plutôt utiliser l’expression « au lieu de ». Car l’homme commence à vieillir dès sa naissance, ses cellules cérébrales commencent à se détériorer. Les bases d’une bonne vieillesse sont jetées dès les premières années de la vie.
Le vieillissement est le destin de tous les êtres vivants et non vivants. Alors que les cheveux du vieil homme blanchissent, sa peau se ride et son dos se courbe, sa structure psychologique subit également des changements.
L’acuité intellectuelle diminue, l’apprentissage de nouvelles choses devient plus difficile, la mémoire faiblit, l’esprit d’entreprise et la vivacité d’esprit reculent.
La sagesse et la sérénité se manifestent, la pensée logique et juste est plus saine, le jugement est plus sûr et les conclusions plus justes sont plus facilement atteintes. L’accumulation de connaissances et d’expérience, combinée à une personnalité mature, donne naissance à des personnes âgées heureuses. Elles sont plus cohérentes, tolérantes et patientes.
Imaginez une armée : non entraînée, mais nombreuse. Imaginez une autre armée : entraînée, mais peu nombreuse. La seconde armée vaincra toujours la première.
Les grandes choses ne sont pas accomplies par la force physique, mais par une pensée juste et opportune, et par la concrétisation des objectifs. En d’autres termes, c’est la finesse de l’esprit qui compte, et non la dureté de l’épée.
Cela signifie que si les pertes de compétences liées à l’âge sont compensées par des gains importants, une personne peut passer une vieillesse agréable.
Ces personnes âgées racontent sans cesse leurs souvenirs d’antan, les souvenirs de guerre et de service militaire ne finissent jamais. Ils oublient le visiteur qui est venu chez eux hier, mais ils racontent avec tous les détails ce qui s’est passé il y a cinquante ans. La famille les connaît maintenant par cœur.
Ces personnes âgées sont très mal à l’aise avec les changements dans leurs habitudes. Elles deviennent agacées et irritables si la disposition des pièces de la maison, la place d’un tableau au mur ou celle d’une radio est modifiée. Elles peuvent même être atteintes de « maladie de l’accumulation », allant jusqu’à collectionner les mégots de cigarettes.
La réaction aux nouveautés peut parfois atteindre des proportions extrêmes, ils ne veulent même pas de nouvelles chaussures ou d’une nouvelle robe. Tout ce qui est nouveau est laid, mauvais.
Certains aînés critiquent constamment les jeunes, vantant leur propre jeunesse. Ils affirment même que leurs droits sont violés, que le pays devrait leur être reconnaissant pour leurs services passés, et que priver le pays de leurs contributions est une grave erreur.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le désir de vivre augmente avec l’âge. Ce que beaucoup de jeunes ignorent, c’est que les personnes âgées apprécient davantage la vie. C’est pourquoi une personne âgée ressent souvent que sa santé est négligée et qu’elle ne reçoit pas les soins nécessaires.
Cette expression décrit très bien certains aînés. Comme un bébé qui ne peut lâcher le sein de sa mère, certains aînés sont très attachés à la richesse, aux biens matériels et à la gloire.
De même que le mihrab reste debout même si la mosquée est détruite, certains aînés deviennent plus avares et plus querelleurs, plus difficiles à vivre, même lorsqu’ils vieillissent. Les fondements d’une vieillesse insupportable sont posés pendant l’enfance.
C’est le problème psychosocial le plus important pour une personne âgée. Lorsqu’une personne âgée est placée dans une maison de retraite ou un hôpital très luxueux, elle peut subir un déclin soudain et mourir si elle est accablée par un sentiment de solitude. Les parents qui ne peuvent pas voir leurs enfants et petits-enfants ont du mal à supporter le fardeau de la vie.
La peur universelle de la mort est une réalité inévitable. Chez les personnes âgées, le blanchiment des cheveux s’accompagne d’un blanchiment de l’âme. La mort est la cause principale de ce blanchiment. Seul Dieu peut réconforter un vieil homme conscient de l’approche de la mort. Quel bonheur pour celui qui voit la mort comme un congé de départ, comme un répit, comme un retour vers Dieu, comme un retrouvaillon avec son bien-aimé ! Sinon, il n’y aurait pas de sentiment plus douloureux que celui de se sentir chaque matin un pas plus proche de l’échafaud.
Un vieil homme qui n’a plus sa force physique d’antan, qui est inconfortable en raison de certains problèmes de santé, qui a perdu certaines activités agréables et plaisantes, qui est privé d’un travail productif et fructueux, et qui est conscient qu’il s’approche de la mort, se sent très impuissant et faible. Dans cette situation, l’aide la plus importante pour cette personne est le soutien de sa famille et de son entourage, ainsi qu’une bonne philosophie de vie.
L’idée que la vieillesse est synonyme de désespoir et qu’il n’y a pas de remède à la démence, mais qu’une bonne philosophie de vie peut permettre de passer une vieillesse agréable, est l’une des pensées dépressives chez les personnes âgées. Une personne qui apprécie le jour qu’elle vit ne prêtera pas attention à un tel jugement erroné.
Les personnes âgées ont beaucoup à gagner. Quoi de plus agréable que de passer sa vieillesse entouré de jeunes ?
La vieillesse est une période où il y a des problèmes. Mais même si vous mettez une personne pessimiste au paradis, elle trouvera des choses qui la dérangent.
Une personne ayant une philosophie de vie réaliste peut être heureuse avec les choses les plus simples. Un oiseau qui vole, un chat qui se promène autour d’elle peut lui procurer du plaisir. Les personnes âgées ambitieuses, qui maintiennent un niveau d’exigence élevé, ne peuvent pas être heureuses car elles veulent toujours plus.
Nous n’exigerons pas trop de la vie, nous saurons apprécier ce qu’elle nous offre. Cela nous permettra de nous sentir beaucoup mieux.
Ne serait-il pas plus sage de profiter de sa vieillesse plutôt que de se lamenter sur ce que l’on a perdu ou n’a pas pu gagner dans sa jeunesse ?
Les personnes qui réussissent à rester productives après leur retraite vieillissent plus lentement. La santé des personnes qui considèrent la retraite comme un drame se détériore rapidement après celle-ci. Ismet Inönü, Faruk Gürler et le Shah d’Iran, Reza Pahlavi, sont décédés de cancer ou de maladies graves dans les six mois suivant leur retraite, probablement parce qu’ils considéraient celle-ci comme un drame.
L’être humain doit travailler tant qu’il a des forces, tant qu’il est conscient et capable de se tenir debout. La paresse accélère le processus de vieillissement.
Pour une vieillesse saine, les facteurs négatifs doivent être transformés en facteurs positifs.
Le cerveau est un organe, comme une machine. Bien entretenu, il dure longtemps et ne s’use pas prématurément. Des recherches récentes montrent que le fait d’apprendre constamment de nouvelles choses stimule le cerveau et ralentit le vieillissement cellulaire.
Pour une personne qui craint le vieillissement, il est essentiel de stimuler son cerveau de manière active. Le cerveau est comme un puits : plus on en tire de l’eau, plus il se remplit.
Une bonne alimentation, riche en vitamines E et C en particulier, contribue à maintenir les cellules cérébrales jeunes. La vitamine E, en particulier, est abondante dans les olives. Elle prévient l’oxydation des cellules cérébrales, c’est-à-dire qu’elle élimine les radicaux libres.
Le mode de vie adopté pendant la jeunesse et l’âge adulte est la meilleure préparation à la vieillesse. Pour accueillir la vieillesse avec sagesse et sérénité, il est nécessaire d’avoir une philosophie de vie protectrice et de corriger les préjugés.
Une personne âgée qui ne se sent pas seule et qui sait qu’elle sera entourée de sa famille, de ses enfants et de ses proches se sentira plus forte. Un simple mot de son enfant, quelques paroles aimables pour la réconforter, sont les plus beaux cadeaux pour une personne âgée.
Pour un vieil homme qui sent qu’il vieillit, qui pense que la jeunesse et les plaisirs du monde qu’il aimait tant et auxquels il faisait confiance, s’apprêtent à lui dire « Au revoir », il faut de l’espoir et du réconfort. D’un côté, les problèmes liés à la vieillesse, les maladies, le sentiment de solitude, les sentiments d’incompétence et d’impuissance, de l’autre, le dilemme de la nostalgie de la jeunesse et des beaux jours, ainsi que la conscience de l’approche de la mort, plongent la personne âgée dans le chaos. Dans un tel état de confusion mentale et émotionnelle, l’espoir et le réconfort de l’individu résident dans ses croyances.
Alors que la vieillesse est souvent marquée par la nostalgie et la tristesse, le souvenir de la jeunesse, des plaisirs et des beautés perdus, les messages divins peuvent apporter force et réconfort. De tels messages célestes rendent le croyant plus pieux. Ainsi, l’individu qui trouve le sens et la lumière profonde de son existence dans un monde éloigné des rigidités matérialistes, verra son avenir plus clair et se libérera de l’incertitude. Le secret de la sérénité, du bien-être et de la paix intérieure que l’on observe chez les personnes âgées pratiquantes réside probablement là.
En conclusion, considérer la vieillesse non pas seulement comme une période de difficultés et de contraintes, mais aussi comme une tranche de vie avec des aspects agréables, rendra le vieil homme heureux et apaisera les tempêtes dans son âme.
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