Quelle est la règle concernant le fait pour les nouveaux convertis à l’islam de cacher leur religion ? J’ai lu quelque part que celui qui dit ne pas être musulman sans nécessité a en réalité renoncé à sa religion…

Détails de la question

Nous voyons autour de nous des gens qui ont récemment embrassé l’Islam. Certains cachent leur religion par crainte des réactions négatives ou de problèmes avec leur famille. J’ai lu quelque part que celui qui déclare ne pas être musulman sans nécessité s’est effectivement converti à l’apostasie. Cette règle s’applique-t-elle aussi à ces personnes ? Si non, comment cela fonctionne-t-il ?

Réponse

Cher frère,

Il suffit à un homme d’être croyant pour être musulman ; même s’il ne le dit pas avec sa langue, il est musulman. Cependant, le fait de le dire avec sa langue permet de comprendre qu’il est musulman.

En effet, Ammar (ra) avait subi des persécutions et des souffrances. Un jour, on l’avait soumis à des tortures atroces, jusqu’à ce qu’il perde connaissance, qu’il soit à bout de souffle, et que sa peau soit éventrée. Ils avaient dit qu’ils ne l’abandonneraient pas tant qu’il n’aurait pas parlé favorablement de leurs idoles. Pour échapper à la mort, il avait été contraint de parler en faveur de Lat et Uzza, comme ils le souhaitaient. Dès qu’il eut été libéré des mains des polythéistes, il se rendit immédiatement auprès du Prophète (s.a.w.). Il lui raconta ce qu’il avait subi, en pleurant. Le Prophète (s.a.w.) lui dit :


« Comment as-tu trouvé le courage de prononcer ces mots ? »

demanda-t-il. Il répondit :



« Il n’y a eu aucun changement, même minime, dans ma foi en Dieu. »


dit. À cette réponse, notre Prophète (que la paix soit sur lui) :


« Ammar était imprégné de foi du haut en bas. La foi était entrée dans ses os. »

a dit. (Ahmed b. Hanbal, Musnad, 4/69-90)

Il essuya ses larmes avec ses mains bénies. Il lui annonça, par ce verset coranique, que la parole, prononcée par nécessité après que la foi se soit installée dans le cœur, ne nuit pas à la foi, et qu’il pourrait même répéter les mêmes paroles s’il était de nouveau torturé. (Traduction approximative)


« Le châtiment d’Allah est pour ceux qui, après avoir cru, revoient leur foi et ouvrent leur cœur à l’incrédulité, sauf ceux qui sont forcés à l’incrédulité alors que leur cœur est rempli de foi. »

(Nahl, 16/106)

Oui, celui dont le cœur est rempli de foi, qui, après avoir cru, après avoir atteint la foi et la guidance, devient mécréant envers Allah, qui ouvre sa poitrine, son cœur à la mécréance, dont le cœur s’ouvre à la mécréance, qui laisse son cœur ouvert à la mécréance, pour ceux-là il y aura un châtiment, une colère d’Allah. Un grand châtiment les attend. Sauf celui dont le cœur est rassasié par l’Islam, dont le cœur est rempli de foi, de conviction, et qui, sous la contrainte, professe la mécréance. Ceux-là sont exemptés.

Oui, il y a une pression sérieuse, une contrainte sérieuse, une coercition, des menaces, des menaces de mort, des menaces de torture, et dans une telle situation, un musulman qui dit aux personnes qui le forcent : « Je suis comme vous, je crois comme vous », est exclu de cette règle. Celui dont le cœur est rempli de foi, qui est intérieurement rassuré, qui n’est pas intérieurement d’accord avec l’impiété, mais qui le dit extérieurement, par la langue, est exclu de cette règle. Notre Seigneur dit qu’ils n’ont aucune responsabilité.

Dans son commentaire du verset, Imam Kurtubi explique que si quelqu’un est contraint à l’incrédulité et au déni au point de craindre pour sa vie, et à condition que son cœur reste fidèle à la foi, il peut, sans que cela ne soit considéré comme de l’incrédulité, proférer des paroles d’incrédulité avec sa langue. Il ajoute que les opinions d’Imam Malik et d’Imam Shafi’i concordent avec ce point de vue. Le verset suivant de la sourate Al-Imran témoigne également de ce fait :


« Les croyants ne doivent pas prendre les mécréants pour amis au lieu des croyants. Quiconque fait cela n’a aucune valeur auprès d’Allah, sauf si vous vous protégez contre eux. Allah vous met en garde contre Lui-même, et le retour est vers Allah. »

(Al-Imran, 3/28)

L’Imam Kurtubi dit :

La takiyya n’est valable que lorsque l’on est confronté à un risque de mort ou de perte d’un membre du corps.

Oui, la contrainte abolit la volonté de l’individu. Celui qui, face à la contrainte, est totalement privé de son libre arbitre et incapable de refuser ce qui lui est demandé, n’est pas responsable de ses actes et paroles.

Oui, tel est le cas d’un croyant confronté à une difficulté sérieuse, mais il n’est pas juste qu’il cache sa foi par simple peur ou pour des raisons insignifiantes après avoir embrassé la foi et avoir été honoré par l’honneur de la foi, même si cela ne le conduit pas à l’incrédulité.


Avec mes salutations et mes prières…

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