– Pourriez-vous expliquer les expressions « annoncer ses nouvelles » du verset 4 de la sourate Zilzal et « être révélé à la terre » du verset 5 ?
Cher frère,
Traduction de la sourate Zilzal :
Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux et le Tout-Pardonneur…
1. Lorsque la terre sera secouée par un tremblement de terre terrible ;
2. Et lorsqu’il aura évacué les poids terrestres ;
3. Et quand l’homme dit : « Que se passe-t-il ? » ;
4-5. Ce jour-là, la terre racontera tout ce qui s’y est passé, comme son Seigneur le lui aura révélé.
6. Et voici que ces gens sortiront (de là où ils sont) en différents groupes, afin que ce qu’ils ont fait leur soit montré.
7. Quiconque aura fait le moindre bien, le verra récompensé.
8. Et quiconque aura commis le moindre péché, le verra.
Exégèse de la sourate :
1-5.
Le jour du Jugement dernier est décrit comme un jour d’horreur, et on souligne la nécessité pour les gens de s’y préparer. Comme le montrent d’autres versets, au moment du premier soufflement du Cor, le jour du Jugement dernier, de violents tremblements de terre secoueront la planète, les montagnes seront arrachées à leur place et projetées, et il ne restera rien de debout sur Terre.
(cf. Kehf 18/47 ; Tâhâ 20/101-107)
Parce que
« Le tremblement de terre apocalyptique est vraiment un événement d’une grande ampleur. »
(Al-Hajj 22/1)
L’expression « la terre rejette ses entrailles » dans le verset 2 a été interprétée de plusieurs manières :
a)
Faire sortir les trésors qu’il contient.
b)
Les morts sortent des tombes et reviennent à la vie.
c)
L’éruption de minerais, de gaz et de lave provenant du sous-sol.
Les exégètes ont affirmé que l’événement de la terre rejetant ses entrailles se produirait lors du second soufflement du Cor. L’homme qui verrait ces événements terribles se produire sur Terre,
« Qu’est-ce qui se passe ? »
exprimant ainsi sa peur et son étonnement. Car une secousse aussi violente n’avait jamais été ressentie auparavant.
« En ce jour, la terre racontera tout ce qui lui a été révélé par son Seigneur. »
Les versets 4 et 5 de ce passage ont été interprétés de trois manières principales :
a)
Dieu donne à la terre une capacité de parler et de raconter, et elle décrit clairement ce qui s’y passe et ce que chacun fait. En effet, un hadith rapporte que la terre parlera au jour du jugement dernier.
(Ibn Majah, « Zuhd », 31)
b)
En ce jour, la terre, conformément au décret d’Allah, révélera tout ce qui s’y est passé, comme si elle énumérait et dépeignait minutieusement tout ce que les gens y ont fait.
c)
La terre, par cette grande secousse, annonce comme si le monde allait prendre fin et que l’au-delà était arrivé.
(Razi, XXXII, 59)
Ce qui compte, finalement, n’est pas que la terre parle littéralement, mais que la vie terrestre soit terminée, que tout ce que chacun a fait soit clairement révélé, et qu’il n’y ait plus rien de caché ou de secret. Le but du verset est de faire comprendre aux gens qu’ils doivent vivre une vie qui permettra à la terre de dire de bonnes choses à leur sujet ce jour-là, en tenant compte de cette réalité.
6.
« En groupes distincts »
que nous avons traduit par
« eştât »
au mot,
a)
Le fait que chacun sorte de sa tombe et se dirige vers le lieu du rassemblement, avec une apparence belle ou laide, selon les conditions bonnes ou mauvaises, en fonction des actes accomplis dans ce monde.
b)
La formation de groupes distincts par les gens, en fonction de leurs croyances et de leurs actions.
c)
On a attribué à ce terme différents sens, comme celui de personnes venant de différentes régions de la Terre et se dirigeant en colonnes vers le lieu du jugement dernier.
(Razı, XXXII, 60 ; Elmalılı, IX, 6012)
Il est également possible de penser que le verset contient tous ces sens. Ce qui est vraiment voulu ici, c’est que dès le moment où ils sortent de leurs tombes, ce qui détermine la situation, le sort et le destin de chaque personne dans l’au-delà, c’est-à-dire si elle sera parmi les bons ou avec les méchants, est le choix, la croyance et la vie de cette personne dans ce monde. Par conséquent, cette description montre également l’existence de la responsabilité individuelle intransigeante de chaque personne.
7-8.
Ces versets, qui affirment que chacun finira par recevoir le juste châtiment ou la récompense de ses actes, sont considérés comme des expressions de sagesse (jawami’ al-kalim) en raison de leur capacité à exprimer une vérité partagée par toute l’humanité. En effet, le Prophète Muhammad a qualifié ces versets d’expressions uniques en raison de leur signification globale.
(Bukhari, « Shurb », 12 ; « Tafsir », 99)
Les versets indiquent que même le moindre bien ou mal commis dans ce monde ne sera pas perdu, et que le jour du Jugement dernier, il sera rendu compte de cela et que la récompense ou la punition sera infligée en conséquence (cf. 18:49, 21:47).
Le Prophète, également.
« Protégez-vous du feu, même avec un demi-dattier ou une belle parole. »
(Bukhari, « Edeb », 34, « Zakat », 10, « Tawhid », 36)
Par ce commandement, il souligne que même le moindre acte de bienveillance, accompli avec de bonnes intentions et par amour du prochain, en attendant la récompense d’Allah, peut protéger une personne du feu de l’enfer dans l’au-delà, et que chaque personne doit faire le bien autant qu’elle le peut, et que même un petit acte de bienveillance conforme aux conditions spécifiées ne doit pas être sous-estimé.
(voir Diyanet Tefsiri, Kur’an Yolu: V/616-617.)
Avec mes salutations et mes prières…
L’Islam à travers les questions