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Je vous serais reconnaissant de bien vouloir répondre à mes questions une par une.
Cher frère,
Question 1 :
En particulier, dans le cas où l’on a violé les droits d’autrui, notamment sur le plan spirituel, et qu’il est impossible ou semble impossible de faire face à cette personne (même si elle est en vie, pour diverses raisons telles que les conséquences dévastatrices), que peut-on faire en son nom, à titre d’expiation des droits violés ?
Réponse :
Vous vous repentez. Vous faites des actes de bienfaisance et de charité pour offrir leur récompense à celui qui en a le droit.
De plus, si les conséquences sont dévastatrices, vous ne le dites pas au propriétaire du droit, et vous vous repentissez et implorez Allah pour que le propriétaire du droit soit satisfait de vous le jour du jugement dernier.
Voir : İanetü’t-talibin, 4/295 ; Büceyremi ala’l-hatip, 3/118.
Question 2 :
Quelles sont les mesures possibles lorsque le préjudice causé par le non-accomplissement intentionnel des devoirs, par exemple, dans le cadre d’une coopérative, d’une entreprise privée dont le capital est ouvert au public ou d’une institution publique, se répand à une large base sociale, même si cela ne semble pas être un préjudice matériel ?
Réponse :
Vous calculez avec précision, ou approximativement si cela est impossible, le profit obtenu illégalement, vous le soustrayez à votre patrimoine et le donnez aux pauvres. De plus, vous vous repentirez et, en plus des obligations et des devoirs, vous accomplirez des actes de culte volontaires.
Voir Mecmu, 9/332 ; Ibn Abidin, 4/130.
Question 3 :
Considérons le cas d’une personne qui, dans le passé (sur une période significative impliquant des obligations, comme 20, 30 ou 40 ans), a négligé et omis presque tous les cultes obligatoires (prières, jeûnes et même les prières du vendredi), a souvent délaissé les commandements et les interdits en matière de foi, et qui, non content de cela, a commis de nombreuses injustices envers autrui, que ce soit sciemment, par ignorance de leur importance ou totalement inconsciemment, mais qui finalement, avec un repentir sincère, s’est repentie et s’efforce autant que possible de faire des actes pieux.
En fin de compte, nous sommes tous à un âge où nous allons mourir, il est donc nécessaire de passer le temps restant à lutter pour le salut, et nous devons être pressés à chaque instant. En plus de mener une vie quotidienne et d’accomplir les devoirs religieux, que peut-on faire pour réparer rapidement les pertes subies dans le passé ?
Dans une telle trajectoire de vie, quels exemples d’œuvres pieuses peut accomplir (une personne dont les moyens matériels ne suffisent qu’à sa propre subsistance) dans l’espoir de compenser les droits des créatures qu’elle a violés ?
Réponse :
Les actes de culte qui peuvent être rattrapés sont rattrapés. On continue autant que possible les actes de culte non obligatoires (nafila). (Bacuri, 1/300 ; İanetü’t-talibin, 1/31)
Les droits des particuliers sont restitués à leurs propriétaires dans la mesure du possible, ou, si cela n’est pas possible, distribués aux pauvres. En général, des institutions, organisations, installations, œuvres, etc. sont créées pour le bénéfice des nécessiteux.
Question 4 :
Considérant que celui qui tue un être humain commet l’un des plus grands péchés et viole les droits d’autrui, il semble que nous soyons dans des circonstances très prometteuses, compte tenu du hadith (Bukhari, Anbiya 50 ; Muslim, Tawba 46) selon lequel même le « meurtrier de 99 personnes » peut être pardonné. Alors, à partir de cet exemple, comment les trois premières questions peuvent-elles être évaluées globalement ?
Réponse :
Dieu Tout-Puissant ne pardonne pas ceux qui meurent sans foi. Il peut cependant, s’il le souhaite et selon sa sagesse, pardonner même à celui qui a une infime parcelle de foi dans son cœur, ou bien le placer au paradis après qu’il ait purgé sa peine en enfer.
Il n’y a pas, à notre connaissance, de règle ou de méthode directe pour obtenir ce pardon. La règle générale est de mourir en croyant et en ayant accompli de bonnes actions.
Il est risqué de mourir croyant mais pécheur ; il n’y a aucune garantie que Dieu vous pardonne sans que vous subissiez une punition.
Le repentir est un moyen essentiel de salut ; le serviteur qui se repent sincèrement, pleure et promet de ne plus recommencer, a de fortes chances d’être pardonné par Allah. (Nisa, 4/48)
Question 5 :
Quelle voie faut-il suivre pour surmonter les difficultés liées à une propension aux péchés, due à des habitudes et à des comportements ancrés, à la suite d’une expérience passée de nombreux péchés, d’un cœur scellé à cause de certains péchés, et d’une emprise du diable (en particulier pour briser le sceau du cœur et purifier ses ténèbres) ?
Réponse :
Celui dont le cœur est scellé à cause des péchés qu’il commet et sur lesquels il persiste, ne peut penser à briser ce sceau ; il ne peut pas avoir ce genre de problème. Il a besoin d’une aide extérieure ou d’un malheur qui le frappe et le mette en garde.
Si une personne tombe entre les mains d’un éducateur compétent, elle développera d’abord une conscience de soi, puis le repentir, puis les actes d’adoration et les activités de réparation, et ainsi les taches noires disparaîtront une par une, et le cœur retrouvera sa capacité à communiquer avec le Créateur.
Il ne faut pas désespérer de la miséricorde d’Allah. Allah pardonne tous les péchés. (Zumar, 53 ; Mecmu, 9/338)
Question 6 :
Quelle est la prescription appropriée pour une personne qui, tout en étant consciente de tout cela, se bat une guerre psychologique intérieure (où le remords, la culpabilité, l’espoir et le besoin de renforcer sa foi coexistent) dans un processus où elle court après le salut du châtiment de l’enfer et du tombeau, ainsi que le gain spirituel et l’au-delà, tout en même temps que le facteur du diable poursuit son travail de suggestion à un rythme rapide ?
Réponse :
Il est important d’établir des relations étroites avec des personnes dont les actes sont exempts de péché, dont les bonnes actions sont manifestement connues, et dont les bonnes manières et les actes de culte témoignent de leur foi. Il faut être amis, voisins, collègues, associés, beaux-parents, faire partie de groupes d’étude et d’apprentissage, et participer à des activités d’entraide avec eux.
Il accomplit également des actes qui le rapprochent d’Allah, prie abondamment Allah, et fréquente assidûment les assemblées de savoir et de dhikr (souvenir d’Allah). (Zumar, 53)
Question 7 :
Dans un état où, après avoir satisfait de nombreux désirs de la nature humaine et goûté à ces actes, une faiblesse de volonté intense survient, due à la volonté de la nature humaine ou à l’emportement (ou à l’incitation) du diable, et où le potentiel de dérapage vers le péché augmente, quels moyens (disponibles et durables dans ce sens) une personne peut-elle utiliser pour se maîtriser ?
Réponse :
La réponse précédente répond également à cette question.
De plus, se souvenir souvent de la mort, visiter les tombes et les considérer avec sagesse, lire les vies des serviteurs de Dieu, à commencer par le Prophète et ses compagnons, réduira progressivement, et même, Dieu le voulant, éliminera complètement, la luxure et la propension au péché chez l’homme.
Il ne faut surtout pas oublier qu’il est très important d’éviter tous les péchés et de pratiquer les cultes à temps et correctement.
Voir.
– El Mecmu, 332/9.
– Hâshiyat Ibn Abidin, Kitab al-bay, Bay’ al-Fâsid.
– Hachiyat Ibn Abidin, chapitre sur l’interdiction et l’autorisation.
– Parmi les choses les plus rares et les plus exceptionnelles (184/6)
– Suleyman El Kurdî, Kurretu’l-ayn bi fetava ulemai’l-haremeyn, (102)
Avec mes salutations et mes prières…
L’Islam à travers les questions