Les madhhabs (écoles de jurisprudence islamique) semblent être des écoles de pensée visant à éclairer les musulmans sur des questions non clairement définies dans le Coran et la Sunna. Cependant, par exemple, dans le madhhab hanafite, toucher une femme ne rompt pas l’ablution, mais le sang la rompt, tandis que dans le madhhab shafi’ite, c’est l’inverse… Comme aucune information n’a été transmise à ce sujet par le Prophète (s.a.w.), les imams ont recours à l’ijtihad (interprétation juridique). En réalité, ce n’est pas parce qu’il y a un besoin d’ijtihad, mais plutôt à cause d' »un manque de tradition » que l’on arrive à ces interprétations. Dans quelle mesure est-il juste de combler ce manque de tradition par l’ijtihad ?
Cher frère,
En droit islamique
les règles de la charia
Si elle repose sur des preuves concrètes, c’est-à-dire sur des versets et des hadiths clairs ou sur l’consensus, il n’y a pas besoin d’ijtihad. La Mecelle le stipule.
« Il n’y a pas de place pour l’ijtihad dans les cas prévus par la loi. »
(On ne peut pas faire d’ijtihad sur une question concernant un verset coranique ou un hadith.)
a été exprimé par le principe (article 14).
Cependant, si la certitude ou la signification des textes n’est pas établie, ou si l’on rencontre des problèmes qui ne trouvent pas de solution dans les versets et les hadiths, il faut agir selon le raisonnement (ijtihad), comme l’a expliqué le Prophète lui-même lorsqu’il a envoyé Muaz ibn Jabal comme gouverneur au Yémen.
Notre Seigneur a demandé à Muaz par quoi il gouvernerait au Yémen ; Muaz a répondu :
« Par le Livre d’Allah !.. »
a répondu. Le Prophète (s.a.w.),
« Si vous ne trouvez pas de jugement dans le Livre d’Allah ? »
lorsqu’il ordonne ;
« Selon la Sunna du Messager !.. »
a déclaré.
« Et si tu ne le trouves pas là-bas non plus ? »
Quant à la question, Muaz a répondu :
« Je fais usage de mon propre jugement… »
Il a répondu. À cela, le Messager d’Allah (que la paix soit sur lui) a dit :
« Louange à Dieu qui a permis à son messager, son envoyé, de réussir comme il l’avait souhaité ! »
(Tirmidhi, Ahkam, 3 ; Ahmad ibn Hanbal, Musnad, V/230, 236, 242 ; Al-Shafi’i, al-Umm, VII/273).
Le nombre de compagnons du Prophète (s.a.v.) qui étaient jurisconsultes (mujtahids) était très important, car ils connaissaient bien l’arabe et, grâce à leur proximité avec le Prophète, ils comprenaient parfaitement les intentions d’Allah et de son Messager. Cependant, on ne rapporte que les fatwas et les avis juridiques d’environ cent trente compagnons. Parmi eux, sept ont donné tant de fatwas qu’elles constituent chacune un livre.
Les Sept Grands Jurisconsultes
Ces compagnons du Prophète sont les suivants :
Omar, Ali, Aïcha, Zayd ibn Sâbit, Abdallah ibn Mas’oud, Abdallah ibn Abbas et Abdallah ibn Omar.
(Ibn al-Qayyim, I’lâm al-Muwaqqi’în, éd. M. Muhyiddin Abdulhamid, Égypte 1955, I/14 et suiv.).
Dans une lettre adressée à Abou Moussa al-Ach’ari, Omar l’a encouragé à utiliser l’analogie et l’ijtihad. Il a également dit à Kadi Chourayh (mort en 78/697) à ce sujet :
« Juges selon ce que tu comprends clairement du Livre. Si tu ne connais pas tout le Livre, juge selon ce que le Messager d’Allah a jugé. Si tu ne connais pas tout cela, juge selon les jugements des savants qui sont sur la droite voie. Si tu ne connais pas tout cela, fais preuve d’ijtihad par ton propre jugement et consulte les savants et les personnes pieuses. »
(Shîrāzī, Tabakât, p. 7 ; Ibn al-Qayyim, op. cit., I/204).
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