Le hadith selon lequel Yasin est le cœur du Coran est-il authentique ?

Détails de la question


– Certains érudits islamiques affirment que le hadith suivant est faible et qu’il ne doit pas être considéré comme authentique.

– Est-ce authentique ou est-ce faible ?

– Si la situation est fragile, quelle devrait être notre approche ?

Réponse

Cher frère,

Voici la narration du hadith en question :


« Yasin est le cœur du Coran. Celui qui le lit pour gagner la faveur d’Allah et l’au-delà sera certainement pardonné. Lisez-le pour vos morts. »


(Musnad, 5/26)

Une version similaire de ce récit est rapportée par Tirmidhi et Darimi, comme suit :



« Tout a un cœur. Le cœur du Coran est Yasin. Quiconque lit Yasin, Allah lui accorde la récompense de réciter le Coran dix fois en échange de sa lecture. »



(Tirmidhi, Fadail al-Quran, 7 ; Darimi, Fadail al-Quran, 21)

Ce hadith rapporté par Tirmizi

« étrange » ou « bizarre »

Il précise qu’il s’agit d’une tradition rapportée par Harun Abu Muhammad, dont l’identité est inconnue. Il ajoute qu’il existe une autre tradition sur ce sujet, mais dont la chaîne de transmission n’est pas très fiable. (Tirmizi, ay)

Voici la traduction complète du récit rapporté dans le Musnad d’Ahmed ibn Hanbal :



« La sourate Al-Baqara est le sommet et le couronnement du Coran. À chaque verset de cette sourate, quatre-vingts anges sont descendus. Le verset du Trône (Ayat al-Kursi) a été extrait du-dessus du Trône et unifié avec elle, ou plutôt, unifié avec la sourate Al-Baqara. Yassin, quant à lui, est le cœur du Coran. Celui qui lit Yassin pour gagner la satisfaction d’Allah, le Béni-Béni, et pour gagner le paradis, sera certainement pardonné. Lisez-la (Yassin) à vos morts. »



(Musnad, 5/26)

Ce hadith

le titre est faible

a été mentionné.

(voir Musnad, édition commentée par Shu’aib al-Arna’ut…, Mu’assasat al-Risalah, 33/417, n° de référence : 20300)


Quelle devrait être notre approche concernant les hadiths faibles ?

Il est permis de transmettre les hadiths faibles, à l’exception de ceux qui concernent l’halal, le haram, la croyance et les prescriptions religieuses, sans préciser qu’ils sont faibles, notamment ceux qui traitent de la recommandation, de l’avertissement et des bienfaits des actes.

Il est un fait que de grands imams tels qu’Ahmad ibn Hanbal, Abdurrahman ibn Mahdi et Abdullah ibn al-Mubarak étaient plus tolérants en ce qui concerne la transmission des hadiths sur les bienfaits des actes.

Bien que la mention de la chaîne de transmission soit considérée comme équivalente à l’affirmation de la valeur du hadith, il a été souligné qu’il est nécessaire de la transmettre en expliquant que même cette partie est faible, étant donné que les experts en la matière sont devenus très rares.

(voir Hatib al-Baghdadi, al-Kifaya, p. 162 ; Zaynun al-Iraqi, at-Taqyid, p. 10)


L’application d’un hadith faible est soumise à certaines conditions.

Selon un point de vue attribué à Ibn Hajar, trois conditions sont nécessaires pour cela :


1.

Le hadith ne doit pas être excessivement faible.

Les récits de ceux qui inventent des hadiths, de ceux qui sont accusés de mensonge et de ceux qui commettent beaucoup d’erreurs sont de ce type.


2.

Un hadith faible ne doit pas être contraire à un principe général accepté dans l’islam.

Cette condition exclut les choses inventées plus tard qui n’ont aucun fondement dans la religion.


3.

Lorsqu’on applique un hadith faible, il faut se montrer prudent afin de ne pas attribuer au Prophète quelque chose qu’il n’a pas dit.

(Shams al-Din al-Suhayti, al-Qawl al-Badi, p. 255)

Les conditions suivantes ont également été ajoutées :


Les hadiths ne doivent pas contenir d’exagérations que la raison, la loi religieuse et la langue n’acceptent pas.


Il ne doit pas être en contradiction avec une autre preuve coranique plus forte.


(Yusuf al-Qaradawi, Méthodologie pour la compréhension de la Sunna, p. 88)

Selon ces déclarations,

Le hadith selon lequel la sourate Yassin est le cœur du Coran,

Il entre dans la section des vertus des actes, car il encourage la récitation de Yasin. Par conséquent, il n’y a aucun inconvénient à agir conformément à ce hadith, en soulignant que ce hadith est faible.

En effet, la sourate Yasin,

Le cœur du Coran

sur la base de ce récit d’hadith qui le qualifie ainsi

« le cœur du Coran »

aussi appelé , mais ce nom n’a pas été adopté.

(voir Alusi, Ibn Ashur, commentaire de la sourate Yasin)


Avec mes salutations et mes prières…

L’Islam à travers les questions

Latest Questions

Question of the Day