Cher frère,
Nous ne sommes pas en mesure de fournir des informations détaillées sur son histoire, l’histoire du soufisme et son origine. Nous nous contenterons ici de quelques mots sur les principes :
Il n’y a jamais eu de Kabale ni d’autres doctrines philosophiques. Le fait que le soufisme ait des points communs avec le bouddhisme et d’autres mouvements mystiques religieux ou philosophiques similaires ne prouve pas qu’il en soit issu.
Le fait que certaines beautés apportées par l’islam se retrouvent également dans d’autres religions révélées ne signifie pas que l’islam les a empruntées à ces sources. De même, il peut y avoir des chevauchements entre certains aspects et certaines valeurs de l’islam et certaines religions ou philosophies non révélées. Cela ne signifie pas non plus qu’il s’agit d’un emprunt, car la conformité avec les religions révélées en est un signe. De même, la conformité avec certains courants de pensée non religieux ne signifie pas un emprunt, mais…
Il est impossible de penser le contraire. Car il est impossible pour une personne croyante au Coran d’embrasser une profession qui lui soit contraire.
À ce sujet, les paroles de Bediüzzaman Hazretleri nous éclairent :
« Il existe de nombreux chemins menant à Dieu. Cependant, certains ordres soufistes sont plus courts, plus sûrs et plus universels que d’autres. Parmi ces ordres, celui que j’emprunte, avec ma faible compréhension, est celui que j’ai tiré du Coran. »
Le fait que les sentiments et l’entendement humain se soient mélangés au fil du temps n’altère en rien cette vérité, à savoir que la source principale de ces professions et de ces inclinations est le Coran.
« Ces deux principes (la théologie et le soufisme), bien qu’ils aient pris leur origine dans le Coran, se sont complexifiés et ont pris une forme plus longue et plus difficile à comprendre, car la pensée humaine les a déformés et ils n’ont pas été à l’abri des illusions. »
Cela signifie que le fait que certains éléments humains soient présents dans le soufisme et d’autres courants et tendances de l’islam, même s’ils sont le produit de la pensée humaine, ne prouve pas que leur source principale n’est pas le Coran.
L’utilisation du système de numération abjad dans les religions monothéistes antérieures à l’islam est un fait unanimement reconnu par les savants musulmans. Certains d’entre eux affirment même que la première table abjad a été révélée à Adam.
Par conséquent, la présence de ce calcul dans la Kabbale, une interprétation importante reconnue dans le judaïsme, ne prouve pas l’erreur de la méthode Ebced. Quelle que soit son origine, il n’est pas juste de réfuter le calcul Ebced, largement utilisé par les savants musulmans et présent depuis longtemps dans une grande partie des sources d’exégèse, en se basant sur son existence antérieure.
La littérature islamique compte des milliers de questions importantes qui ont été interprétées différemment par les savants. L’existence de différentes écoles de pensée, tant en matière de croyances que de pratiques, en est la preuve incontestable. Par conséquent, le fait que certains savants s’opposent à ce calcul de l’Ebced ne prouve pas nécessairement qu’ils ont raison. Car l’approbation de ce calcul par d’autres savants, tout aussi compétents, ne peut être ignorée.
Le fait que ceux qui sont considérés comme les imams/chefs des exégètes, le héros suprême de la confrérie et celui qui est considéré comme possédant, dans tous les domaines, une science et une connaissance des plus remarquables de ce siècle, aient approuvé le calcul EBCED, est un signe important de sa validité.
Ceux qui s’opposent au soufisme, en particulier au cours de ce siècle, l’attaquent en se servant de l’argument de ses similitudes avec le judaïsme, le christianisme et d’autres courants religieux et philosophiques de l’Orient, et nous pensons qu’ils ont tort. Les explications ci-dessus prouvent pourquoi ils ont tort.
Avec mes salutations et mes prières…
L’Islam à travers les questions
