Cher frère,
Selon la plupart des jurisconsultes (y compris les hanafites), l’aumône (zakât) des créances saines (c’est-à-dire celles dont on espère le recouvrement et dont on n’a pas désespéré le paiement) est versée chaque année par le créancier. Selon Imam Malik, l’aumône des créances, qu’elles soient saines ou non, est versée l’année où elles sont recouvrées.
– pas ceux des années précédentes, mais seulement ceux de cette année –
Il est dû. Certains jurisconsultes estiment cependant que le prêt à une personne dans le besoin ne constitue pas une aide, et donc que le zakat sur le montant du prêt n’est pas dû.
Concernant les créances sur lesquelles un prêt a été accordé à long terme et dont la valeur marchande a donc diminué, on peut se prononcer selon l’ijtihad d’Imam Malik et selon l’avis selon lequel la zakat de la créance n’est pas due, car prêter à une personne dans le besoin est considéré comme une forme d’aide.
Les créances dont le remboursement est certain,
Chaque année, le créancier doit payer le zakat sur les créances. Si le zakat n’a pas été versé avant la perception de la créance, il doit être versé après la perception, y compris pour les années précédentes. Il n’est pas nécessaire de verser le zakat chaque année sur les créances contestées ou celles dont le recouvrement est impossible. Si une telle créance est ensuite payée, le créancier devient redevable du zakat à partir de cette date ; il n’est pas redevable du zakat pour les années précédentes. Si la personne à qui vous êtes créancier ne conteste pas la créance, vous calculez et versez le zakat des années précédentes au moment où vous recevez le paiement. Cependant, si elle conteste la créance, vous versez le zakat à partir de l’année de réception du paiement.
1) Créance Forte :
Il s’agit des créances représentées par les sommes d’argent prêtées et le prix des marchandises vendues.
Lorsque ces créances sont reconnues par les débiteurs, il faut également verser l’aumône (zakât) des années précédentes au moment de leur recouvrement. Ainsi, si une personne a une dette de dix mille lires qui lui est due depuis deux ans et qu’elle reconnaît, il faut verser l’aumône des deux années précédentes une fois le montant recouvré. Si ces dix mille lires équivalent à mille dirhams d’argent, l’aumône pour la première année sera de 250 lires ou 25 dirhams d’argent. Sur les 9750 lires restantes, l’aumône pour la deuxième année sera de 240 lires ou 24 dirhams d’argent selon Imam Azam, ce qui équivaut au quarantième de 9750 dirhams, à l’exclusion des quinze dirhams restants. Selon les deux imams, il faut verser 243 lires et 30 kuruş d’aumône, car les quinze dirhams restants sont également soumis à l’aumône au même taux de quarantième.
Si une dette importante a été contractée et qu’un an s’est écoulé, et qu’au moins quarante dirhams ont été recouvrés, l’aumône doit être versée immédiatement. Si moins de quarante dirhams ont été recouvrés, l’aumône n’est pas immédiatement exigée. Cependant, si la personne qui a recouvré cette dette possède d’autres biens imposables, elle doit verser l’aumône sur ces biens et sur la dette recouvrée. Mais si une telle dette est contestée, selon Imam Muhammad, l’aumône des années précédentes n’est pas exigée au moment du recouvrement. La possession d’un reçu ou de témoins par le créancier ne modifie pas ce principe. Car toutes les preuves ne sont pas valables devant un juge. Tout le monde ne peut pas non plus intenter un procès et présenter ses preuves. Tel est le point de vue considéré comme juste.
Il existe également un point de vue selon lequel l’argent prêté à titre de prêt sans intérêt n’est soumis à l’aumône que pour l’année où il est reçu et les années suivantes, et non pour les années où le prêteur a un droit de créance.
2) Créances à moyen terme :
Celui qui achète un bien qui n’est pas destiné au commerce aura le droit de demander le remboursement du prix d’achat.
Comme une créance sur une personne pour le loyer d’une maison ou une somme d’argent demandée en échange d’un vêtement usagé. Ces créances ne sont pas soumises à la zakat pour les années qui passent tant que le débiteur ne les a pas remboursées. Cependant, la zakat est due dès que le montant total du nisab (deux cents dirhams d’argent) est encaissé. Elle n’est pas due si le montant encaissé est inférieur au nisab. Seul si le propriétaire possède d’autres biens soumis à la zakat, la zakat de cette créance est alors calculée parmi ces biens jusqu’à ce que le nisab soit atteint.
Selon une narration plus authentique rapportée par Imam Azam,
Cette partie des créances n’est pas soumise à la zakat des années précédentes.
Une fois acquis, ils ne sont pas soumis à la zakat tant qu’une année ne s’est pas écoulée. Si le propriétaire possède d’autres biens soumis à la zakat, alors la zakat est due sur tous.
3) Recevable douteux :
Il s’agit d’un droit qui incombe à une personne sans qu’elle ait à payer le prix d’un bien.
Il en va de même pour les sommes d’argent laissées en héritage et qui doivent être versées à leur propriétaire, les indemnités de sang (diya) qui n’ont pas encore été perçues, les droits de la femme sur son mari (mahre), la valeur des biens à recevoir à la suite d’un accord de divorce, etc. Ces types de créances ne sont pas soumises à la zakat pour les années précédentes. Leur zakat n’est pas non plus exigible tant qu’elles n’atteignent pas le montant du nisab et qu’une année ne s’est pas écoulée. Cependant, quelle que soit la somme perçue, elle est ajoutée aux autres biens soumis à la zakat. Ainsi, leur zakat est également acquitté. Selon une narration, les indemnités de sang (diya) et les frais de rédaction (kitabet) sont exceptionnels. Ils sont soumis à la zakat à partir du moment où ils sont perçus.
Selon l’Imam Chafi’i, le créancier,
ne retarde pas le paiement de la zakat.
Il est nécessaire de verser la zakat sur les créances, même si elles ne sont pas recouvrées. En effet, le prêt est un acte volontaire. Le droit des pauvres ne doit donc pas être retardé.
Cliquez ici pour plus d’informations :
Faut-il payer l’aumône sur les biens donnés à titre de prêt ?
Avec mes salutations et mes prières…
L’Islam à travers les questions