Cher frère,
– Dieu nous a dotés d’un ego et d’une volonté, et nous met à l’épreuve par là. À côté des mauvais désirs de la passion aveugle, il y a des désirs bons. La raison a la capacité de déterminer lequel de ces deux désirs est bon et lequel est mauvais.
À ce carrefour de choix, qui est inhérent à la tentation, l’homme, par sa volonté libre, choisira un parti. Ainsi, il perdra ou gagnera la tentation.
Bien sûr, Dieu n’ordonne ni n’interdit rien qui soit au-delà des capacités humaines ; tout ce qu’Il ordonne ou interdit peut être accompli ou évité par l’homme.
– Ce n’est ni un verset coranique ni un hadith. C’est une citation qui circule parmi le peuple.
Cependant, le sens de cette expression n’est pas littéral, mais métaphorique. Autrement dit, elle ne décrit pas une réalité concrète. Au contraire, le manque de partage équitable, le fait que les riches n’aident pas les pauvres, est un mal qui équivaut à provoquer la fin du monde.
De plus, le fait que les riches ne viennent pas en aide aux pauvres provoque une apocalypse spirituelle au sein de la communauté humaine. Cela signifie que des apocalypses matérielles et spirituelles se produisent entre les riches et les pauvres, les ouvriers et les patrons.
Les propos suivants de Bediüzzaman Hazretleri éclairent ce sujet :
Je me fiche que les autres meurent de faim, pourvu que moi je sois rassasié.
Toi, tu travailles, moi, je mange.
« …Le premier mot a conduit la classe privilégiée à l’oppression, à l’immoralité, à la cruauté. Le second mot a conduit le peuple à la rancune, à la jalousie, à la lutte, lui volant le bien-être humain depuis plusieurs siècles ; et ce siècle a vu se produire les événements européens catastrophiques, résultat de la lutte entre le travail et le capital, que tous connaissent. La civilisation, avec toutes ses associations caritatives, ses écoles morales, son ordre et sa discipline sévères, n’a pas réussi à concilier ces deux classes de l’humanité, ni à soigner les deux plaies terribles de la vie humaine (la Révolution française, les horreurs des guerres mondiales I et II sont dues à ces deux mots ; l’un mangeant, l’autre regardant). Le Coran traite le premier mot à sa racine avec l’obligation de la zakat. Il traite le second mot à sa racine avec l’interdiction de l’intérêt. Oui, les versets coraniques se tiennent à la porte du monde et disent que l’intérêt est interdit. Il ordonne aux gens de fermer les portes des banques pour fermer la porte de la discorde. Il ordonne à ses disciples de ne pas y entrer. »
Il existe des milliers de types d’épreuves, et la pauvreté et la richesse en font partie, et c’est bien sûr une épreuve importante. N’oublions pas qu’Allah, avec sa sagesse, sa justice et sa connaissance infinies, ne fait rien sans raison, il n’impose pas d’épreuve injuste. Cependant, il faut aussi de la patience pour ne pas se laisser corrompre par la richesse. Il faut aussi de la patience pour donner aux pauvres une partie de ce qu’on a gagné.
Il s’avère donc que la richesse, tout comme la pauvreté, peut être une source importante de souffrance. Il y a tant de riches qui le disent. Il s’avère donc qu’aucune fortune ne peut être mesurée par la santé ou la vie.
Car Dieu garantit à chacun un minimum de subsistance pour survivre. Personne ne peut prétendre que tous les riches sont plus heureux que tous les pauvres. Il est donc impossible, tant sur le plan religieux que rationnel, de prétendre qu’une de ces épreuves est injuste.
Beaucoup de pauvres sont destinés au paradis à cause de la misère qu’ils ont endurée, et beaucoup de riches sont destinés à l’enfer. Nous nous réfugions auprès d’Allah contre la pauvreté qui mène à l’incrédulité et à l’égarement, et contre la richesse qui mène à l’orgueil et à l’ingratitude.
Cependant, créer le mal n’est pas le mal. Car :
Si une chose mauvaise est commise par les hommes et que Dieu l’a créée, la responsabilité en incombe à l’homme.
Le mal est présent pour mieux apprécier le bien. Car, selon la règle, il faut la maladie pour apprécier la santé, la pauvreté pour être reconnaissant de la richesse, et les troubles et les conflits pour comprendre le goût de la paix et de la tranquillité.
Un mal qui contribue à la compréhension d’un bien est, indirectement, un bien.
Puisque le monde est un champ de combat, il est faux d’attendre des événements heureux de partout. Car un combat sans défaite n’est pas un combat.
C’est pourquoi l’existence du mal, tout comme celle du bien, est une nécessité pour le test. Car, de même que le paradis est le résultat du bien, l’enfer est le résultat du mal.
De plus, nous ne pouvons pas savoir ce qui est bien et ce qui est mal.
Ce verset souligne cette vérité.
Avec mes salutations et mes prières…
L’Islam à travers les questions